« Il était une fois deux amis… »
Un incipit hyper banal, mais qui peut cacher mille et une histoires. Celle-là ne l’est pas, banale ! L’auteur a réussi par un graphisme étudié et des mots soigneusement choisis à faire passer un je-ne-sais-quoi qui nous fait esquisser un tendre sourire au moment où on referme l’album.
Un petit garçon et un pingouin sont inséparables, jusqu’au jour où le pingouin décide d’utiliser ses deux ailes pour voler –comme de nombreux pingouins avant lui-. Son ami l’assiste dans ses tentatives, jusqu’à ce que le pingouin trouve la solution…
Une histoire simple et vrai, comme devraient l’être les relations humaines. Oliver Jeffers pousse le lecteur à réfléchir sur l’importance des rêves. Le texte ne dit pas tout : l’image le complète et rajoute des détails qui finalement n’en sont plus !
Il y a une réelle maîtrise de l’espace de la double-page, utilisé soit pour un grand tableau, soit pour rythmer le récit. La quasi-absence d’arrière-plan permet à l’œil de s’attarder sur les personnages.
La maîtrise des différentes échelles, des postures corporelles et des ombres très travaillées permet à Oliver Jeffers d’épurer son trait et d’apporter une fausse naïveté, qui est d’ailleurs devenue sa marque de fabrique. Toute l’émotion du dessin réside dans l’expression des personnages, dont les visages se résument à deux petits yeux et un nez à peine esquissé ! Du grand art, vous dis-je !
Oliver Jeffers sait capturer les petits moments pour en faire de la poésie et un livre… aérien.
A partir de 5 ans.